Les Apaches de Montmartre.
"Étant allé rendre visite à un de ses amis, qui habite boulevard de Clichy, le jeune Maxime-Alphonse Péray s'attarda jusqu'à une heure du matin. Il eut tort. Car, tandis qu'il regagnait pédestrement son domicile, il fut appréhendé, près du square Vintimille, par deux individus qui, le revolver au poing, le sommèrent de leur remettre son argent. Tremblant d'émotion, le jeune homme s'exécuta. Il remit aux bandits tout ce qu'il possédait : 34 francs.
Certains apaches se seraient contentés de cette somme, tout de même assez convenable. Mais le jeune Péray avait affaire à de véritables brutes. Ils attendirent que le le volé se fut un peu éloigné, puis, ensemble, tirèrent chacun un coup de feu.
Une balle vint toucher au défaut de l'épaule droite Péray, qui tomba sur la chaussée en appelant au secours.
Des gardiens de la paix intervinrent et transportèrent le blessé dans une pharmacie, d'où on le conduisit à l'hôpital Lariboisière.
Un des agresseurs, Jacques Tonmier, vingt-six ans, se disant ouvrier plombier, mais en réalité vivant de la prostitution de sa maîtresse, fut arrêté dans la soirée, à l'angle de la rue Coustou et du boulevard de Clichy, alors qu'il entamait une querelle avec un passant légèrement pris de boisson.
Il a été envoyé au Dépôt Le service de la Sûreté recherche activement son complice."
Journal : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Date de Publication : 1908-11-03
Directeur de publication : Edwards, Alfred (1856-1914).
Source : Bibliothèque nationale de France