28 juillet 1891 - La bande de Grenelle

Posted by Jeremy T on

La Bande de Grenelle

La bande de Grenelle



"Les restaurateurs et les épiciers de Grenelle sont dans la joie.

Une bande qui depuis longtemps dévalisait les boutiques d'épicerie et les caves des marchands de vins, vient d'être arrêtée par la police de ces quartiers. En moins de huit jours, il y avait eu plus de quinze plaintes de vols -aux deux commissariats.

Jusqu'à présent, malgré les recherches des agents de la Sûreté, — et peut-être un peu pour cela, — ces malfaiteurs étaient restés introuvables. Les fins limiers de M. Goron, (malgré le flair dont ils ont fait preuve dans maintes circonstances, dans l'affaire Neut, par exemple), ne trouvaient aucune piste permettant de mettre la main sur ces amateurs de bonne chère.

Devant cet échec, - auquel il fallait s'attendre d'ailleurs, — la police s'est décidée à agir seule, et ses recherches ont été couronnées de succès : cinq arrestations importantes ont été opérées.

Le commissaire de police du quartier de Javel apprenait hier, que trois jeunes gens nommés Henri Baudoin, Louis Tourneur et Eugène Artigues, soupçonnés fortement d'être les auteurs de ces vols, se trouvaient dans un hôtel garni de la rue Alphonse.

Il se rendit immédiatement à cette adresse et mettait en état d'arrestation ces trois individus.

On trouva dans leur chambre des boîtes de conserves et des victuailles de toutes sortes, provenant d'un vol commis chez un épicier de la rue Payen et chez deux cafetiers de la rue de Lourmel et de la rue de l'Eglise.

D'un autre côté, un jeune nomme venait prévenir le commissaire de police de Grenelle qu'ayant vu 4 individus suspects, =3 hommes et une femme, sortir la nuit de chez un épicier de la rue Rouelle, il les avait suivis jusqu'au ne 40 de la rue St-Charles où deux des malfaiteurs étaient entrés tandis qu'il perdait de vue les deux autres

Le commissaire de police se rendit à l'adresse indiquée et y trouva un repris de justice dangereux, le nommé Louis Perchet, âgé de vingt ans, ayant déjà encouru huit condamnations. Il arrêta avec lui sa maîtresse, la femme Marie.

Tous les prisonniers ont, jusqu'à présent, refusé de donner les noms de leurs complices qui sont activement recherchés.

Ces, arrestations font le plus grand honneur aux commissaires de police de ces deux quartiers."

 

Journal : La Lanterne : journal politique quotidien

Date de Publication : 1891-07-28

Directeur de publication : Flachon, Victor. 

 

Source : Bibliothèque nationale de France