20 septembre 1902 - Les Coeurs d'Acier de Saint-Ouen contre la bande du « Bicot de Montparno »

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Coeurs d'Acier de Saint Ouen contre Bicots de Montparno

Les Coeurs d'acier de Saint-Ouen » contre la bande du « Bicot de Montparno » A coups de revolver. 

"Dans la nuit d'hier, vers trois heures du matin, une quinzaine d'individus aux allures équivoques étaient attablés dans la salle du rez-de-chaussée de l'Ange Gabriel, rue Pirouette. On sait que ce cabaret fut plusieurs fois le théâtre de rixes sanglantes.

 

Tout à coup, un homme, qui faisait le guet au dehors, poussa brusquement la porte, en criant « Acré ! V'là les Cœurs d'Acier ».

 

Aussitôt le groupe des buveurs s'agita, et l'un d'eux, sortant de sa poche un énorme couteau catalan, le planta dans la table.

« Y n'ont qu'à venir gronda-t-il.

 

A ce moment, la porte s'ouvrit une seconde fois et livra passage à neuf ou dix rôdeurs.

Les nouveaux venus s'assirent à une table voisine, et les deux bandes se regardèrent tout d'abord en silence. Soudain, l'un des « Cœurs d'acier» se leva et, s'avançant vers l'homme au couteau, il en sortit un autre de sa poche, en disant :

- "Tu crois qu'on a peur de toi, eh le Frisé ? Mais si tu es un homme, sors donc avec moi!"

- "C'est pas dans la rue, c'est tout de suite que je vais te crever" hurla le Frisé.

 

Tous alors se levèrent, tandis que couteaux et revolvers sortaient des poches.

Les deux forcenés s'étaient précipités l'un sur l'autre, et l'un d'eux avait déjà reçu une blessure profonde à l'épaule. Le sang coulait.

La bataille allait devenir générale quand le patron de l'établissement, ne pouvant séparer les combattants, envoya un de ses garçons, Pierre B. chercher la police. 

 

Les malfaiteurs se précipitèrent aussitôt dans la rue, et l'un d'eux tira sur Pierre B. trois coups de revolver qui, heureusement, ne l'atteignirent point. 

 

Puis tous s'enfuirent dans la direction du boulevard de Sébastopol, remettant à une autre fois les suites de la rencontre.

 

Les agents lancés à leur poursuite purent cependant en arrêter deux Joseph Tarel, âgé de trente ans, et Jean Dhéron, dit "Cogne dur", qui font partie de la bande des "Cœurs d'acier de Saint-Ouen".

 

Ils ont été envoyés au Dépôt. Ils ont déclaré que leurs adversaires étaient des camarades du « Bicot de Montparno » tué ces jours derniers, au cours d'une précédente bataille."

 

Journal : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit

Date de Publication : 1902-09-20

Directeur de publication : Edwards, Alfred (1856-1914) 

Source : Bibliothèque nationale de France