L'organisation des gangs parisiens à la Belle Époque

Posted by Jeremy Tessier on

Les apaches sont des adolescents issus du sous-prolétariat urbain.

Exclus de la société, ces jeunes vont tomber dans la délinquance entre l'école et l’armée.

Les bandes apaches vont naitre de leur expérience commune : la rue, la débrouille et la pauvreté.

Elles vont s’organiser pour survivre.

Bande d'Apaches de Paris

Les Apaches se connaissent pour avoir été ensemble à l’école du quartier, en maison de correction, en prison ou aux bataillons d’Afrique

C’est avant tout un réseau de camaraderies et de relations.

Réuni autour d’un chef, plus musclé, plus audacieux ou « vétéran » de tôle.

Bagarre d'Apaches parisiens

Autour d’un « noyau dur » on retrouve un entourage plus large qui s’attache et se détache au gré des circonstances.

Ces bandes de quartier ne sont pas forcément très organisées.

Même si l’on y trouve souvent un capitaine, un lieutenant, des éclaireurs, et un lieu de réunion.

Ce sont les bagarres dans la cour de l’école, dans la rue ou sur les fortifs qui servent d’entrainement. 

Certains passeront aussi par la salle de culture physique.

Soit pour en sortir acrobate ou boxeur 

Soit spécialiste en mauvais coup

Boxe Apaches de Paris

Ces bandes développent des codes particuliers pour se différencier les unes des autres.

Elles se trouvent d’abord un nom, destiné à impressionner les autres bandes et revendiquer leur valeur.

Il s’agit :

soit de leur spécialité : Les Monte-en-l’air, Les Marlous 

soit de leurs tenues vestimentaire : Les « Cravates bleues », Les “Gilets de velours”

soit du nom de leur chef : La bande à Manda, la bande à Delignon 

soit d’une caractéristique physique : Les Tatoués, Les Costauds, les Grains de Beauté 

Bien souvent, les noms des bandes font référence au quartier d’origine : La Butte Montmartre, Ménilmontant, Belleville…

Certaines bandes portent même plusieurs noms pour brouiller les policiers.

La bande des Grains de Beauté

Une bande comprend entre 10 et 20 individus, et elle est parfois mixte, on y retrouve notamment les compagnes des souteneurs.

Dans certaines bandes, des rites initiatiques étaient imposés : agresser un bourgeois, piller un commerce, ou mettre le feu à un omnibus. 

La mentalité "Apache de Paris"

L’Apache parisien méprise le prolétaire qu'il traite d'esclave avachi.

Il hait les bourgeois, les flics et le travail.

Sa hantise : aller à l’usine.

Les Apaches forment une micro-société avec leur propre langage, leurs codes, et leur géographie.

Ils affectionnent les tatouages, et sont pratiquement tous armé d’un couteau, appelé le surin.

Les tatouages des apaches de paris

Ils parlent l’argot, qu’ils appellent « le jarre ».

Ces jeunes sont courageux et fidèles à leurs bandes.

Mais gare aux traitres !

Pour ceux-là, il y a les tribunaux d’apaches : où l’on juge les membres qui collaborent avec la police, ou qui ont trahi le gang.


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