Et si on se faisait un tatouage d'Apache ?
Qui dit Gang dit souvent tatouage, et le gangster parisien du début du XXème siècle ne déroge pas à la règle.
D'où ça vient, comment c'est fait, qui se les fait, quels dessins, pourquoi, par qui... tu vas tout savoir sur les tatouages des gangsters parisiens du début du 20ème siècle. C'est parti.
D'où viennent les tatouages des gangsters parisiens?
Des bataillons d'infanterie d'Afrique, les Bat d'Af, qui accueillaient les jeunes réservistes militaire ayant un casier judiciaire. En somme, c'était l'endroit où l'on matait les têtes brulées de l'armée.
C'est sous les coups des matons que sont nés les premiers tatouages des gangsters parisiens. Là-bas, le tatouage fait partie de la panoplie du soldat, personne ne déroge à la règle, rare sont ceux qui reviennent la peau vierge.
Le tatouage est donc, souvent, un souvenir du bagne, par où de nombreux Apaches ont fait un petit détour.
Comment se tatouaient les gangsters parisiens?
Une aiguille et un peu d'encre, et un peu d'eau de vie pour désinfecter, voilà tout.
Autant te dire que les règles d'hygiène on s'en foutait un peu, et que pour la précision il fallait faire confiance à la main tremblotante du tatoueur.
Des tatouages, mais sur quelles parties du corps ?
Appelé la "bousille" en argot, le tatouage est la marque de fabrique du gangster parisien. Une fois qu'il en fait un, il ne s'arrête plus. Les jeunes voyous et autres caïds se bousillent la peau.
Adepte inconditionnel du tatouage, l'Apache en compte plus d'un sur son corps. Bras, torse et même visage, tout y passe.
Qu'est ce que les Apaches parisiens marquaient sur leurs peaux?
Inscriptions provocantes, "Vive l'anarchie", "Mort aux vaches", ou symbole sentimentaux, "Au plaisirs des dames", "Né sous une mauvaise étoile", le voyou parisien a de l'imagination quand il s'agit de se marquer à l'encre indélébile.
Il aime aussi les tatouages plus discrets, comme le grain de beauté dessiné sous l'oeil ou sur la joue droite.
Fait à main levée, ils ne sont pas toujours très esthétique, qu'à cela ne tienne, ils ont une vraie signification
Pourquoi les gangsters parisiens se tatouaient ?
Tu penses que c'est que pour le style et la frime, tu te trompe, c'est son vécu que le voyou se tatoue sur la peau, une sorte de journal intime à ciel ouvert.
Antécédents judiciaire ou amoureux, états de service militaire ou pénitentiaire, affiliation à un gang ou à une famille, les tatouages des gangsters de l'époque ont une réelle signification.
Les emblèmes peuvent être religieux, amoureux, historiques, et même érotiques.
Pour certains ça sera par provocation, vengeance, haine, ou mélancolie, pour d'autres, c'est plus pour la déconne (les Apaches avaient beaucoup d'humour). Jeux de mots, métaphores, calembours, les marlous de l'époque sont inventifs quand il s'agit de faire rire le peuple.
Qui tatouaient les gangsters parisiens ?
De nombreux tatoueurs ont commencés à émerger à la fin du 19ème siècle, sur Paris, les plus connus de l'époque sont le père Zéphyrin, Médéric Chanut, du quartier de la Roquette, ou encore le Père Rémy, à la Villette.
Braqueurs, cambrioleurs, proxénètes, trafiquants, petits voleurs, presque tous sont tatoués. Le tatouage est un élément indissociable du style de gangster parisien. Si tu veux devenir un Apache, tu sais ce qu'il te reste à faire.