Le lent vas et vient de la prostitution en France

Posted by Jeremy Tessier on

Il serait très con de ne pas se pencher sur le phénomène social de la prostitution si l’on veut vraiment comprendre le fonctionnement des gangs à Paris. En effet, la majorité des gangs de l’époque possédaient un réseau de proxénétisme ultra développé, qui leur servait de fond de commerce pour primo gagner de la tune, et deuxio nouer des liens avec les autres gangs, les bistrots du coin et parfois les flics. 

L’histoire de la prostitution en France est relativement simple. Depuis le Moyen Age, la France a oscillé entre oppression et acceptation de la prostitution. Au moyen Age par exemple, la prostitution était acceptée et très organisée. Les maisons closes sont apparues, tirant leurs noms de leurs volets fermés en permanence. Seule une lumière rouge à l’extérieur indiquait si la boutique était ouverte. Les prostituées n’étaient absolument pas marginalisées et jouissaient d’un statut social assez cool.

Fille de joie parisienne

C’était pas non plus de la CSP++ mais on tablait quand même sur un corps de métier respecté et reconnu. Pour te donner un exemple, un des vitraux de la cathédrale de Chartres a été offert par une corporation de prostitués.

Après, il y avait quand même deux, trois règles à respecter pour que ca se passe dans de bonnes conditions. Les prostituées n’avaient, par exemple, pas le droit de racoler hors des zones disposer à l’usage…

Enfin, t’inquiètes que même le plus gros demeuré de l’époque les auraient trouvées sans problème vu le nom des rues où elles taffaient : Rue du Poil-au-con, rue Trace-Putain, etc… Deuxième règle : Obligation de porter une tenue spécifique pour ne pas les confondre avec des femmes pas du tout là pour ça. En l’occurrence elles se devaient de porter une ceinture dorée.

Ce serait d’ailleurs pas mal de revenir à ce concept aujourd’hui, pour éviter de demander les tarifs à une mère de famille qui a juste oublié ses clés en bas de chez elle vers Réaumur-Sébastopol.

La prostitution à Paris 

Tranquillement on arrive à la période du XIXème siècle, où là, on est rentre dans un vrai délire. Libération des mœurs, conséquences des Lumières, blablabla… C’est l’orgie.

Les prostituées sont totalement acceptées, et elles doivent même aller s’enregistrer à la préfecture, puis s’inscrire dans une maison close pour facilité l’orga interne. Bon, après, je te cache pas que pour elles, c’est pas le grand luxe non plus. Elles sont officiellement considérées comme “sous-citoyenne“, et sont soumises a un règlement qui varie selon la corruption du flic qu’elles ont en face d’elles.

 

Fin XIXème, début XXème : RUPTURE. Virage à 180°. Retournement psychologique de l’article : la prostitution est abolie. Oui, oui, abolie par un mouvement qui se dit d’ailleurs abolitionniste et qui invoque la traite d’êtres humains… Ce qui mène inexorablement à la fermeture officielle des maisons closes en 1925

Problème, la seconde guerre mondiale arrive et, sous l’occupation allemande, le mouvement abolitionniste a pris la décision d’ouvrir, un chouilla moins, sa gueule, car le nazi apprécie plutôt bien la compagnie de prostituées.

Apparaît alors le fameux phénomène de la rigueur allemande, dit toi quand même qu’ils avaient classés et répertoriés toutes les maisons closes, y effectuant des contrôles sanitaires récurrents et en en réservant certaines pour les officiers et d’autres pour les simple soldats. Objectif : Zéro contagion sanitaire.

La fin de la guerre arrive et tout le monde s’attend à un retour de l’abolitionnisme de je sais pas quoi, et bah pas du tout ! C’est là que l’expression comme en 40 prend tout son sens. La France devient un immense bordel où Américains comme Français vivent mains dans la mains, au cœur du temple du sexe tarifé.

L'histoire de la prostitution

Puis c’est lentement la descente aux enfers de la prostitution tolérée. Les lois pleuvent comme des petites gouttes sur ta fenêtre lors d’une nuit orageuse, et la lutte contre le proxénétisme avance, innarêtable, broyant tout sur son passage.

Depuis les années 2000, plusieurs mouvements sont néanmoins apparus pour défendre la profession de prostituée. La “pute pride“, qui défile chaque année depuis 2006, ou encore le Syndicat du Travail sexuel (le STRASS).

En 2013, un manifeste est signé par de nombreuses célébrités : le manifeste des 343 salauds. Ce texte, surnommé entre amis : “Touche Pas à Ma Pute“, refuse le projet de vote de pénalisation du client. Il met en avant une volonté, non pas de défendre la prostitution, mais de défendre la liberté de l’individu et critique l’aberration de normaliser la sexualité par des lois. Cependant, l’auteur du texte souligne la nécessité, par la puissance publique, d’une lutte acharnée contre les réseaux et les maquereaux.


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