Comment la police s’est faite roulée dessus pendant deux décennies

Posted by Jeremy Tessier on

Pendant la période de la Belle Epoque, rien n’arrive à empêcher l’activité des gangsters parisiens. Avec le nombre de prostituées de l’époque, tu peux remplir trois Bois de Boulogne,  et t’as autant de spots à escroquerie que de Mac Do aujourd’hui.

Ils mettent leur quartier à feu et à sang, puis descendent dans le centre de Paris la nuit pour se foutre sur la tronche, picoler comme des trous et relever le compteur de leurs nanas.

Pourquoi la flicaille est si débordée ? Parce que mathématiquement, même si t’as arrêté les cours en fin de 6ème, tu trouveras le calcul assez simple. T’as 70 000 gangsters d’un coté, contre 8000 sergents de police sur Paname et 800 en banlieue de l’autre.

Les effectifs de police n’ont pas changé depuis 15 piges, donc autant te dire que les mecs sont pas franchement à la page, et puis c’est un peu des caricatures d’argousins, tu vois ?

C’est de la qu’est née l’image du flic bien pourri, qui bite que dalle à ce qu’il se passe, et arrête un type sur cinquante grâce à un coup de chance majestueux. On est assez loin de l’autre guignol de Julie Lescaut qui te résout une affaire par épisode.

En même temps, c’était pas vraiment de leur faute. Le rapport de force est complètement biaisé. C’est comme si tu balances l’élève le plus motivé d’une classe de CE1 face à Mike Tyson. Normalement, ça va chiffrer sec en points de suture sur la gueule du gamin.

 Apaches et la police

Résultat, quand on jette un coup d’œil dans les bouquins qui papotent sur l’époque, tu vois que les flics couraient beaucoup derrière les gangsters, sans jamais vraiment réussir à les choper. C’est simple, sur la période 1900-1915, y a qu’un seul gros coup de filet qui ressort : Janvier 1910, une bande de 12 gangsters se fait choper… Ca pète pas trois guiboles à un canard quoi…

C’est à partir de 1920 que le rapport de force s’inverse. La police reprend le dessus dans des conditions de jeu plus qu’avantageuses : les gangsters se prennent la première guerre mondiale dans la gueule, et tous leurs soutiens les lâchent à force d’être assimilés au mouvement apaches. En première ligne des traitres, tu trouves les patrons de troquets, bougnats et auvergnats,  qui leurs mettent bien à l’envers malgré les liens solides tissés une vingtaine d’années plus tôt.

Bref, la police s’est faite rouler dessus pendant vingt ans, et va enfin réussir à reprendre le dessus quand le phénomène Apaches s’est terminé, faute d’effectifs de gangsters. Performance peu glorieuse…


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